Libre arbitre et karma !

Tout le monde se souvient de cette question existentielle du "libre arbitre" qui opposa Spinoza à Descartes, celui-ci ayant affirmé cette possibilité pour l'Homme, cette liberté, cette zone d'indécision qui signe la particularité de notre espèce !

Ce que ne pouvait supposer le "géomètre" exilé aux Provinces-unies, décrivant le "je", cet usurpateur, cet illusionné, comme accablé sous des lois conçues à son insu ! ...

Plus proche de nous, on se souvient également de l'expérience probante de Benjamin Libet au cours des  années 1970 selon laquelle la sourde volonté précède la conscience qui s'approprie in extremis la décision par ce "je" opportuniste et souverain ...

On ne se souvient pas forcément de ce qu'avait décrit, il y a plus d'un siècle, Rudolph Steiner par ces quelques mots alors très étranges : "La volonté dort!" ...

Il est vrai que le boson de Higgs avait été décrit plusieurs décennies avant que nous en fassions l'expérience ...

Cela n'est jamais souligné, mais Descartes et Spinoza avaient tacitement accepté d'inscrire le débat autour du "libre arbitre" dans les étroites limites imposées par cette Eglise que pourtant, l'un et l'autre, craignaient voire détestaient !

La dogmatique romaine, insistante, pernicieuse, avait en effet réussi à éradiquer le sentiment profond des grecs quant à la réalité des vies successives, et jusqu'à son souvenir ...

Nietzsche, "celui qui fait avec", amoureux obligé du destin (amor fati), fut-il tragique, fut très logiquement poussé dans ses bras en raison de son impossibilité d'envisager, ne serait-ce qu'un semblant de vie après la mort, alors vous pensez bien que la transmigration des âmes ! ... Non, il laissa cela à son idée édulcorée de Zarathoustra (Zoroastre), d'autant que cet aspect essentiel du personnage n'avait, semble-t-il, pas retenu son attention ...

Il avait fait de même avec la Tragédie grecque, mais à cet antéchrist autoproclamé, il fut comme il se doit, beaucoup pardonné ! ...

La volonté dort, mais veille au grain ! ...

D'où proviennent, dites-moi, ces épreuves que nous ne sûmes éviter ?

Qu'en est-il de cette rencontre "impromptue" qui modifia sensiblement le cours de ma vie ? 

Quid des synchronicités ?

Qu'en est-il de ces êtres, apparemment exceptionnels, qui vinrent ici-bas sans avoir oublié de poser enfant la question qui nervura leur vie ?

Le libre arbitre, ne l'avons nous pas exercé avant même que de naître, en choisissant cette épreuve que nous nommons notre vie ? ...

En prendre conscience, ne produit-il pas un paradoxal mais véritable sentiment de liberté ?


 

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