L'erreur de Nietzsche et Spinoza !

Oublions pour l'instant la confusion que l'un et l'autre firent avec gourmandise entre l'esprit et la lettre !

Pour exemple, et le cas de Nietzsche est de ce point de vue flagrant, entre le véritable christianisme et la version frelatée délivrée par l'Eglise, au fil de ses trahisons et autres exactions ...

Ce préalable n'ayant d'autre but que de pouvoir nous consacrer à un autre et très curieux fourvoiement !

Celui-ci les amena insensiblement à se battre contre les dérives des hommes de pouvoir, dans le respect toutefois des règles étroites et arbitraires qu'ils avaient su imposer depuis belle lurette aux représentations endormies ...

Ce combat essentiel ne concernait pourtant rien de moins que la question existentielle du libre-arbitre !

Le fatum, la grâce, l'éternel détour ! ...

Malgré la sophistication, l'admirable géométrisation de sa construction intellectuelle alors très tendance, Spinoza en était revenu, peu ou prou, "en substance" dirions-nous, à la théorie d'Augustin, l'ancien manichéen mal décontaminé, décalé ô combien en ce Vème siècle de profonde mutation, "incapable" d'intégrer le surgissement de l'individu, ce mutant qui dit "moi je", prétend être libre de ses actes, de ses pensées, avant de composer insolemment avec les avanies de son destin, décidant sans autre de son salut ! 1

Du dieu, devenu simple substance au dieu mortel : l'Homme seul face à son destin !

Quelles que soient les contorsions de l'un et de l'autre devant l'énigme de notre vie, la manière dont elle s'achève, la souffrance, le mal ... dont nous ne saurions bien évidemment pas nous moquer, et pour cause, la conclusion est semblable, implacable : point de libre-arbitre, acceptation du destin !

Il est vrai que, si comme eux, on accepte les règles imposées méthodiquement au fil des siècles par les Saduccéens matérialistes, adorateurs du sang qui coulait dans leurs veines, les théologiens cornaqueurs, haïssant la nature humaine, comme l'avait pointé Spinoza, l'éradication du souvenir des vies successives, grosse de l'absurdité d'une vie unique entre naissance non désirée et mort attendue, il est difficile de ne pas en arriver à cette résignation argumentée ...

Comment auraient-ils pu imaginer, ces deux trublions inféodés, que le libre arbitre existe bel et bien, mais s'exerce avant la naissance, que c'est nous, et nous seuls, qui avons préalablement décidé de nos épreuves, afin d'évoluer au cours de cette nouvelle vie, mission confiée à notre subconscient chargé de veiller au grain, de nous conduire là où parfois ça fait mal, voire très mal, comme à certaines rencontres décisives ! ...

C'est le nouveau sens du karma depuis que le "moi" 2 fit irruption dans le psychisme de l'Homme !


1 - Le moine Pélage avait quant à lui "remarqué" cette profonde mutation ... Alors, qui aurait pu songer, dites-moi, à  bombarder  "Père de l'Eglise" cet antique lanceur d'alerte, cet empêcheur de tourner en rond, cet avocat des rebelles ? On lui préféra, et ce quel que soit son génie, le retardataire, celui qui professait une doctrine permettant de culpabiliser le "vulgaire", d'en faire un mouton a minima, idéalement, une grenouille de bénitier !

2 - Ce "moi" tant redouté par Gautama dit le Bouddha, incarné au moment même où ce phénomène se signale de différentes manières en Grèce. Redouté à juste titre en ce qu'il peut entraîner une coupure radicale avec le monde spirituel ! C'est, dans une certaine mesure, ce qui se produit désormais en Occident, oublieux du message intial du crucifié. A qui la faute ? ...


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