L'avenir du Christianisme à la lumière des fulgurances hégéliennes !
En cet instant de refondation générale des représentations, où s'annonce notamment la prochaine mise en accusation de la science, suspecte de nous avoir endormis au moyen de quelque théorie décidément bancale, alors qu'à décharge, cette nouvelle religion, à la différence de celle qui la précéda, ne saurait être coupable de notre angoisse existentielle ! ...
Le diable est dans les détails, a-t-on coutume de dire, mais, que des penseurs aussi influents, rémanents pourrait-on ajouter, que Spinoza et Nietzsche, sa réplique radicale, aient, plus ou moins volontairement, confondu la religion dévoyée, objet de leur légitime détestation, et l'alibi bien involontaire de ses trahisons, dérives et autres exactions, pose une question fondamentale, qu'apparemment personne ne se pose ! ...
Pour le dire autrement, avions-nous accumulé tant de peurs, de frustations, de désespoir, que nous décidâmes de jeter, au premier signal, le bébé avec l'eau du bain ? ...
L'impulsion christique, de contradiction en contradiction !
Chacun sent bien qu'entre la parole du Galiléen et le comportement de l'Eglise au fil des siècles, il y a une énorme contradiction, et c'est peu de le dire !
Serait-ce l'arbre qui cache la forêt ?
Car la propagation de cette étrange nouvelle, dans le temps et dans l'espace, ne s'est pas produite, sans quelques péripéties, sans que, si l'on s'y penche un tant soit peu, notre raison n'y perde son latin !
Quant aux derniers soubresauts, à cet effondrement qui nous abandonne une coquille esseulée, ne démontrent-ils pas que nous ne sommes pas au bout de nos surprises ?...
Flash-back sur cette incroyable suite de contradictions !
1ère contradiction !
Devenus adeptes inconditionnels de l'intellect comme seule relation possible au mystère du monde, nous sommes indubitablement abusés par la personnalité flamboyante, envahissante, tonitruante, de Saul de Tarse, Paul pour les "intimes", brillant intellectuel il est vrai, initié qui plus est aux mystères grecs, comme à ceux des pharisiens !
En réalité, pendant les premiers siècles, la "bonne nouvelle" se répandit avec le succès qu'on lui connait, chez, et par, des gens "simples", car les milieux intellectuels de la basse antiquité, n'avaient pas de mots assez durs pour disqualifier ce, qu'avant Spinoza, ils qualifiaient déjà de "superstition" !
2ème contradiction !
Après trois siècles d'incrédulité, de sidération, d'atermoiements, ponctués de sauvages persécutions, l'Empire romain, désormais vacillant, mais pour autant lucide et pragmatique, se décida enfin à lancer une OPA sur ce sang nouveau, bouillonnant, sur cette "entreprise" prospère dont nul ne savait trop qui la dirigeait vraiment !
En 325, ce qui se diffusait jusqu'alors de manière "anarchique", organique, horizontale, sentimentale, fut alors, manu militari, circonscrit, "parqué", contraint de se conformer aux desiderata d'une hiérarchie nouvellement instituée, copié-collé, ou presque, de celle de l'Empire agonisant ...
C'est ce monstrueux parasite, cette abjecte métamorphose, qui achève de se déliter sous nos yeux !
3ème contradiction !
Quelle que soit sa soudaine inutilité, quel que soit son hermétique mystère, la fleur ne surgit-elle pas de cet étrange bourgeon le moment venu ?
Mais viendra le jour où, lorsque nous aurons pris conscience du rôle ingrat et pourtant nécessaire de ce mutique gluant, nous pourrons alors, enfants de l'aurore naissante, contempler la fleur fraîchement éclose, dans son insolente beauté !