Les dés étaient pipés !...
Qui le savait ?
Qui l'a dit ?
Qui pourra jamais nous sortir enfin de notre torpeur ?
Tous les penseurs autoproclamés "modernes", et jusqu'à ces farouches adversaires de la religion que furent Spinoza et Nietzsche ... tous, sans exception, acceptèrent de se battre, ou d'envisager les grandes questions existentielles, selon les règles tôt fixées et à bas bruit par l'Eglise romaine !
Ces règles, patiemment imposées par ces hommes de pouvoir, sur fond de culpabilisation et de peur, concernent tout ce qui pouvait délégitimer leur discours insidieux :
- Le chemin des âmes lors de vies successives!
- La troisième dimension de l'Homme !
Le mystère de la réincarnation n'est pas, contrairement à l'opinion qu'ils détournèrent patiemment, la propriété exclusive de l'Orient, une coquetterie décidément exotique. Il faut dire à leur décharge, qu'Aristote, le "maître de ceux qui savent", leur inamovible mentor, avait cru devoir rompre, du haut de sa raison envahissante, avec la sagesse ancestrale de ses illustres prédécesseurs, de Pythagore à Platon, en passant par Empédocle !
Mais à charge, leur insistance à ne pas tenir compte des évangiles, à les fouler aux pieds, escamotant en l'occurrence ce passage devenu énigmatique, où il est dit : "C'est Elie qui devait revenir !" ...
Nous l'avons oublié !
En 869, le concile de Constantinople ampute l'Homme de sa troisième et divine dimension 1: l'Esprit, et ce, en contradiction formelle avec la prédiction du Galiléen accordée à la Samaritaine, et plus encore, avec l'Homme "pneumatique" de Paul, et pour en finir, afin de couper l'herbe sous le pied de ces gnostiques toujours dangereux dès lors qu'il s'agit de leur emprise sur nos représentations!
Reste donc à nous dépatouiller avec ce dualisme réducteur, blackboulés entre le corps et l'âme, dont Descartes fera la confrontation finale entre la pensée et l'étendue, dont nos amies les bêtes ne sortiront pas vivantes !...
L'Homme ne perd rien pour attendre, car en remplaçant désormais l'âme par l'intelligence, cette "émergence de processus biologiques", sa conscience ne saurait survivre à son corps étendu !
1 - A ceux qui voudraient approfondir le contexte de ce drame, de cette béance affectant nos représentations, je conseille de se reporter au constat inquiet d'Henry Corbin, dénonçant "cette catastrophe de l'esprit", ou, par la voie ésotérique, aux conférences de Rudolph Steiner sur le mystère du Golgotha.