Sommes-nous seuls dans l'univers, ou l'univers serait-il seul sans nous ?
Si la première question nous obsède, depuis peu il est vrai, la seconde ne nous viendrait même pas à l'esprit ! ...
Les anthropologues des siècles à venir pourront ainsi juger de l'état de notre psychisme ! ...
Souhaitons-les plus indulgents à notre égard que nous ne le sommes d'une manière générale ! ...
Depuis moins d'un siècle, nous avons pris conscience de l'existence d'un nombre incommensurable de galaxies, d'étoiles et de planètes. Alors, après avoir vidé le ciel des hiérarchies célestes, la question existentielle, résiduelle, insistante, tout bonnement se pose : certaines d'entre-elles ne seraient-elles pas également habitées ?
Adam, Lucy, Toumaï, Luca : de Charybde en Scylla !...
La chute du mythe d'Adam avait ouvert la course aux prétendants de tout poil !
Depuis peu, la surinterprétation matérialiste de l'intuition darwinienne battait son plein, lorsque parvint à nos oreilles la découverte de la nucléosynthèse !
De singe évolué, nous fûmes donc promus au rang de "poussière d'étoiles" ! ...
Concept bien vite rangé sous le tapis, gros, mine de rien, d'une origine cosmique ! ...
Refermons donc bien vite, pendant qu'il en est encore temps, la boîte de Pandore ! ...
Tout, il est vrai, était allé très vite, si vite : au point que la révolution copernicienne fait désormais figure de fait divers local, tandis qu'Einstein dut attendre la quarantaine pour découvrir cet "impensable impensé", cet univers décidément instable, en fuite, embarquant au passage des milliards de galaxies ...
Longtemps cornaqués par les nouveaux pharisiens, ces hypocrites, oublieux impénitents du terrible jugement du Galiléen, nous avions fini par oublier notre intime relation au cosmos, mais v'là-t-i'-pas que, chassé par la porte, celui-ci revient par le petit bout de la lorgnette, enfin, façon de parler ! ...
Il convient toutefois de ne pas s'emballer, car "il fait", ce double mystérieux, patient, et qui nous attend, avec ce qu'il trouve, avec une pensée matérialiste crasse, tellement incrustée dans nos représentations que beaucoup vont très vite décrocher lors de l'exposé qui va suivre ...
La rationalité, enfant prodigue de la spiritualité !
Il n'est pas allé jusque là, mais il est vrai que pour notre thèse, nous nous sommes inspiré des avancées disruptives de Carl Gustav Jung !
L'histoire de l'Occident pourrait en effet s'écrire à la lumière de cette parabole hyperbolique qui nous parle, à sa manière, de la question centrale de la Liberté, de notre liberté !
Non seulement la rationalité, désormais sacrosainte, exclusive, boursouflée, intolérante, comme souvent les parvenus, ne revendique jamais, ô grand jamais, cette filiation, mais, qui plus est, secrètement honteuse de celle-ci, s'évertue à projeter sur sa véritable origine sa propre pathologie ? ...
En réalité, pour le dire autrement, nous sommes devenus malades de la rationalité !
Carl Gustav Jung milita pour son "retour au bercail", à tout le moins pour que, condition initiale de notre liberté, devenue subliminalement oppressive, elle cesse de nous imposer sa projection morbide sur celle dont, paradoxalement, elle fut issue !
Pour revenir aux péripéties de notre parabole, il semblerait bien que nous soyons sur le point de ne plus nous contenter de caroubes ! ...
Pour le dire autrement, à la manière des hindous, ou de l'ésotérisme occidental, serait-ce la fin de l'âge sombre ?
A suivre ! ...