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Les frontières traversent-elles aussi certains hommes ?

On ne le sait pas toujours, les frontières, ces témoins incertains d’une histoire mouvementée, souvent douloureuse, passent parfois au beau milieu d’un village, et plus étonnant encore, à l’intérieur même d’une maison … On le sait moins encore, mais une frontière invisible traversa le psychisme de certains hommes ! Nous les appellerons « les hommes-frontières » ! A ce titre nous en avons retenu deux, tous deux « produits » d’une époque qui s’attarde et chez qui se dessine pourtant le saut qualitatif qui nous annonce. L’un est très injustement passé sous les radars des modernes, il s’agit pourtant du premier philosophe grec, au moins si l’on sait de quelle métamorphose s’extirpa la philosophie ; tandis que l’autre ne cesse de faire parler de lui, alors que cet aspect de son immense personnalité semble avoir échappé à ceux qui lui consacrèrent tout ou partie de leur vie ! … J’ai nommé, dans l’ordre de leur apparition à la surface de Gaïa :...

La respiration de l’univers !

Il n’était alors ni être ni non être ! (…) L’Un respirait sans souffle … Hymne X-129 du Rig Veda Ainsi, par cette double négation pour le moins déstabilisante, l’Un, à tout le moins son messager, dit au multiple, et par conséquent, au bout du bout, à vous, à moi : « comment pourriez-vous avoir la moindre idée à mon sujet, puisque pour vous, seul l’être est, quand le non être n’est pas ! En quelques mots, c’est tout un pan de notre univers mental et culturel qui s’effondre ! Culturel, car, que dire, pour commencer, des prétentions des néoplatoniciens, la fine fleur de nos spéculatifs, quant à la paternité de la théologie négative ? Et qui plus est, que dire de Parménide, ce papa poule des occidentaux qui nous avait intimé l’ordre d’aller jouer là où ce n’était pas trop dangereux ! * *         * Il s’agit d’un texte révélé, et non d’une spéculation philosophique ou théologique dont les hommes n’auraien...

Le Moi, fiction ou réalité ? ... La physique quantique aurait-elle un mot à dire ? …

Une époque s’achève, c’est une évidence ! Elle nous a façonnés, c’est moins évident … Saura-t-elle partir discrètement, sur la pointe des pieds, son devoir accompli, ou voudra-t-elle nous emporter avec elle ? Apocalypse ne signifie pas « anéantissement » mais « révélation », contrairement aux dires des prédicateurs matérialistes ou pervers qui nous tinrent sous le joug, longtemps, si longtemps, trop longtemps ! Nous ne vivons donc pas une fin du monde, mais la remise en cause radicale de la représentation que nous nous en faisions … * * *         * " Une époque s’achève ! " Cela devient une ritournelle, me rétorquerons certains ! S’empressant d’ajouter, perfides ou simplement ironiques : « souhaiteriez-vous mobiliser notre attention sur ce que nous savions déjà, prendre une partie de notre précieux temps, pour évoquer une banalité ? » Que dire de plus ? si ce n’est qu’...

Décidément, l’Occident semble être en proie au vertige !

Certes, il y en a quelques signes, on peut en discuter, mais avant toute chose, qu’est-ce que l’Occident ? S’agit-il, où que l’on se trouve, de cet endroit du monde où le soleil, après avoir quitté son zénith en temps voulu, disparait à l’horizon ? S’agit-il bien plutôt d’un moment de notre monde ? Toujours est-il qu’il fit couler beaucoup d’encre, beaucoup de sang aussi ! Oui, le sang des autres, mais aussi le sien, celui de ses fils affrontés sur ce qu’il convenait de penser de ses véritables racines, quand le ficus qui ne portait plus de fruits, eut achevé de digérer la croix … On peut toujours chercher à définir cette expérience, tourner autour du pot, ratiociner, ergoter sur ses frontières temporelles, spatiales, sur ses racines, sur son avant, sur sa grandeur, sur ses erreurs, sur son devenir, son déclin, plusieurs fois annoncé, toujours reporté, mais, personne ne pourra le nier : l’Occident c’est l’aventure du Moi ! C’est un peu vague, m’...

Ulysse, Orphée, Rama, ou l’Homme à la recherche de son âme !

A l’échelle du temps long de notre évolution, l’âme est chose nouvelle, à tout le moins la prise de conscience que nous en avons une. Deux mythes grecs et une épopée hindoue, nous parlent de cette étape qui nous annonce. Encore fallait-il les lire en les respectant, une fois débarrassés de notre superbe imbécile, de nos anachronismes, comme du poids des représentations que nous pensons être nôtres, mais qui nous furent imposées au fil des siècles … * *         * La guerre de Troie vient de s’achever, sur un épouvantable massacre ! Aucun troyen, qu’il soit homme, femme, enfant, vieillard, n’en réchappa ; tous, laissés sans sépulture au milieu des gravats. Les cris laissèrent bientôt la place aux râles, puis vint le silence. Troie la fière n’était plus qu’une immense tour ouverte à tous les vents et aux charognards ainsi alertés ! De ce terrible dénouement, l’Histoire ne se souvient ! Mais ce n’est pas là le seul oubli de notre mémoi...